Week 3 (+1).

C’était Noël. On est en avril mais c’était Noël. Enfin ça l’était pour moi, les Québécois étaient plutôt exaspérés de voir que l’hiver n’en finissait pas. Entre le soleil et les températures négatives (bon pas du moins 20 non plus, allez pas vous imaginer des trucs), il a neigé ! Quand on considère que je n’en avais pas vu depuis bien quatre ans et qu’elle décidait toujours de se faire la malle avec la pluie, ce qui est un événement plus que banal à Montréal – peut-être pas tout à fait pour un début avril – fut un super cadeau à mes yeux.

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Les extrémités gelées mais le soleil dans le cœur (wooaw…) me voilà à flâner dans les rues mercredi 6 (plus de deux semaines de retard pour écrire, ça passe non ?). En attendant 18h et mon futur proprio pour la signature du bail, mes chaussures prennent l’eau et sur mon manteau la neige s’accumule mais je m’en fiche, la vie est belle.

Malgré tout l’attente commence à être la longue et la liasse de billets dans mon sac commence à être lourde (c’est une pratique répandue ici de payer son loyer en espèce et de payer le premier mois d’avance, en garantie). Finalement Maxime arrive et le bail est signé, en moins de 20 minutes, dans sa voiture. Ouep. On est bien loin des vingt mille signatures et des attestations sur l’honneur demandées en France. Simple et efficace. Je commence à croire que ça devrait être un slogan pour la vie au Québec.

Et ça marcherait pour mon stage aussi puisque c’est ce qu’on me demande. Pas de faire des choses simples et d’être efficace, non, mais d’être efficace et de faire les choses simplement. Bilan de ces trois premières semaines de stage ? Positif. Pas mal de travail en perspective mais je suis venue pour ça. L’ambiance est détendue, avec les autres stagiaires on est bien accueillis. L’équipe est internationale mais la grande majorité d’entre nous sommes français, de passage ou expatriés. Certains sont venus ici pour un stage il y a quelques années et ne sont jamais repartis… Qui sait ?

Le quartier ? Ça c’est autre chose… Pour m’y rendre je dois remonter toute la rue du Parc, le bus quitte le centre et ses gratte-ciels, passe devant le Mont-Royal et des rues plus résidentielles avant d’arriver à la frontière nord d’Outremont. C’est là que je descends. La première fois ça surprend. Les bâtiments et l’endroit n’ont ni l’éclat des buildings de l’hypercentre ni l’agitation du Plateau. A une cinquantaine de mètres de la rue du Parc un gros bloc en brique se démarque, bingo : « vous êtes arrivés ». Je me suis renseignée depuis, c’est un immeuble industriel datant de 1920. Et si l’extérieur ne convainc pas forcement, difficile de ne pas se sentir à l’aise à l’intérieur : derrière les portes, l’open-space au 8e est vraiment surprenant.

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(A défaut d’avoir une photo de l’intérieur, voilà la vue que j’ai devant moi tous les jours 🙂 )

Depuis la mi-avril les journées se font plus ensoleillées, il est temps de commencer à explorer la ville. Comme tout bon touriste qui se respecte, j’ai commencé par les deux endroits dont on m’avait rabattue les oreilles : la Vieille Ville et le Mont-Royal. Original.

Une matinée à flâner sur le port et dans le Vieux Montréal m’aura au moins appris une chose : la Bretagne n’a rien à envier à Montréal de ce côté là. Chauvinisme vous dîtes ? Peut être. Mais en comparaison du port de Brest, des petites rues de Quimper ou de Locronan, ici le port et les vieilles rues sont agréables, soit, mais il manque quelque chose, un petit je-ne-sais-quoi qui ferait la différence. De jour du moins, avec la nuit et ses lumières ça doit être autre chose.

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Si je suis bien plus impressionnée par les buildings que par les vieilles rues et le bord du Saint-Laurent, le Mont-Royal, lui, fait son effet. Ilot de verdure à deux pas du centre-ville, c’est la campagne avec vue sur les grattes-ciels.

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Une après-midi aurait été trop courte pour en visiter les moindres recoins, mais ce n’est pas les occasions d’y retourner qui vont manquer : c’est le lieu de rendez-vous des Montréalais dès qu’il fait beau. Ce dimanche (17) n’a pas fait exception : blindé de monde et premiers Tam-tams de Mont-Royal aux pieds du monument à Sir George-Étienne Cartier. (*)

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Retour au centre-ville.

Que dire… Un bon dimanche quoi.

Et un bon début.

Petit bonus :

Day one.

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L’aéroport de Brest , un peu avant 6h.

27 mars, dimanche. Après mon dernier croissant à CDG, embarquement direction l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau à Montréal. Pour être honnête, je n’ai totalement réalisé que je partais qu’au moment où on survolait Terre-Neuve-et-Labrador. Plus de 12 milles mètres sous mes pieds les étendues sont blanches et immenses. C’est ce spectacle qui me fait réaliser qu’à partir d’aujourd’hui et pendant quelques temps tout ce que je vais voir sera inédit, nouveau. La sensation est étrange, j’adore.

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Décollage à 12h45, atterrissage 14h15 heure locale, je suis loin d’être habituée. Remonter le temps dans l’A330 laisse une impression bizarre. Il est pas loin de 18h, heure française et nous avons le droit à une part de pizza pour ce qui me semble être mon dixième repas de la journée tellement les choses se sont enchaînées rapidement depuis hier. Ce simple bout de pizza ajoute à la « confusion temporelle » : attendez c’était mon dîner en fait ? Mais qu’en est-il du second petit déjeuner, non pardon, du second dîner ?

Ajoutons à l’équation le manque de sommeil et l’excitation… ça donne une bonne idée de ce qui se passe dans ma tête. Si mon corps est paumé à cause du changement espace-temps et du grand soleil – alors qu’il est censé être 20h b*rdel ! – là dedans c’est le carnaval.

Je disais donc atterrissage à 14h15 et au moment de poser le pied sur le sol canadien, l’inévitable pensée : Encore un pas de plus et ce sera l’endroit le plus éloigné de chez moi où j’ai jamais été. (Essayez de ne lever pas les yeux au ciel face à la référence, elle colle tellement au moment qu’il m’était impossible de ne pas y penser.)

À partir de là, les parents, mamie, vous pouvez souffler, j’ai bien atterri ! Le passage à la douane et l’immigration s’est déroulé sans problème : 2-3 questions et me voilà lâchée dans Montréal.

Je vous passe les détails mais direction le centre-ville, un peu de Montréal de nuit, une poutine de chez Frite Alors (ça s’invente pas) et la fatigue finit par se faire sentir.

(La photo de la poutine est un passage obligé, mais rassurez-vous, je vais pas partager tout ce que je mange !)

See you soon !